lundi 20 octobre 2014

1. NouveaUx hOrizoNs

Ici, nous sommes sous le soleil comme dans un clip idyllique d’une artiste bucolique.
L’hiver ne devrait pas tarder, mais on ne pourrait pas y songer, si nous étions de parfaits inconnus, dans un pays insondable. Pourtant nous le savons, les gens du pays nous l’on réaffirmé ; d’ici deux semaines, les nuits fraiches nous feront oublier les draps humides de minuit et nous ne penserons plus uniquement au nombre de couettes pour recouvrir nos corps tendus, mais aux bouteilles de verre, à transformer comme nouvel instrument thermique.

          Ici je ne parle pas encore russe, je ne sais pas à quel point je serai en mesure de converser d’ici quelques temps, peu importe, la patience des gens, leur gentillesse et la sensation que notre venue est une bouffée d’air, me laissent à croire, qu’en attendant d’y parvenir, ma présence n’est pas vaine. Elle l’est aussi parce que bien heureusement, je ne suis pas seule et qu’il y a toujours l’un de nous, pour pallier à nos blocages momentanés.

Ce matin, dans le bus-navette sorte de moyen-porteur de terre, nous menant de Comrat à Cioc Maiden, le paysage me ramène deux ans plus tôt, face à l’étendue du plateau tibétain.
Vaste territoire à plat assez similaire, je ne sens, à la différence, pas la semi-liberté, bousculée par un environnement qui nous avait saisi par surprise, tant par la froideur de ses températures que par celle de ses habitants. Je suis juste apaisée par le ronronnement de cette route de campagne me berçant et en accord avec ce que j’y vis.
Nous étions de fait sur la route, afin de rencontrer des responsables et des enfants d’un nouveau centre, à une trentaine de kilomètres de notre cité dortoir.
Avant quoi, une maman que nous visitions pour son fils de dix-sept ans, nous avait conviés à prendre le tchaï, le café et des gâteaux de bienvenue, sous une traditionnelle tonnelle de vignes.
Les dehors des habitations ici, sont habituellement habillés de ce ciel de grappes, qui en cette saison, sont un appel à un repos de dieux grecs, qui tels Dionysos et ses comparses, se languissaient sous une  chaleur écrasante, mais raisins de toutes natures aux lèvres.
Le contact établit avec la présence de notre coordinatrice et de tous les volontaires (les quatre mousquetaires, dont notre vrai D’Artagnan), nous envisageons les futures interventions auprès de ce jeune, que nous emmènerons désormais tous les quinze jours dans cette école ouverte.
Le sérieux de la discussion est vite rattrapé par la bonne humeur de cette nouvelle et par celle de cette chouette équipe d’artistes en tous genres.
      Il semble qu’Arife soit vouée à toucher à toutes les disciplines artistiques qu’il soit possible et peut autant transformer un bout de papier en poupée genre Saint Phalle, tirer un portait aussi sensiblement semblable à l’original que touchant par son style sans faute ou d’éveiller délicatement nos oreilles par sa voix joliment maitrisée. Guillaume est un animateur-jongleur zélé, grand enfant lui-même, avec raison fier de l’être, il est une perle pour les enfants et non dépourvu d’idées auprès d’eux, ce qui en fait un binôme au top, malgré qu’il ne parle ni gagaouze, ni réellement russe... ! Thomas me surprend encore par son concentré de bonne humeur, de contact aisé et son travail au résultat épatant pour les langues, dont le russe qu’il parle avec une aisance qu’il se refuse d’avouer, mais sur laquelle nous nous appuyons beaucoup et qui nous laisse à penser, que nous souhaiterions bien aussi, nous en débrouiller aussi bien d’ici à quelques mois.
Dans tout ce joyeux et exaltant mélange, je ne saurai dire quel rôle j’y joue, mais ce dont je ne doute pas pour le moment, c’est que je m’y plais, car ces moments passés avec les enfants et les collègues, sont simples et une source inépuisable de belles humeurs. 

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