lundi 20 octobre 2014

3. apréS ces preMièreS semaInes

Journaux publics à Chisinau

Le temps comme pour tout le monde n’a pas d’exception ici ; il passe vite et toutes les sollicitations diverses, ne facilitent pas la régularité des nouvelles !
Je vis ici bien assimilée à cette vie, qui ne me semble ni étrangère, ni romanesque.
La description de mon ressenti quant au mode de vie ici n’est forcément pas évidente. Ce qui peut faire comprendre certaines choses, reste que sans surprise, la vie se déroule ici à deux vitesses.
On peut retrouver cela dans n’importe quel pays, à plus ou moins grande échelle ; une vie urbaine, similaire à ce qui se joue ailleurs dans toutes les grandes villes, tournées vers la globalisation et une vie rurale davantage auto-suffisante, mais qui reste néanmoins ouverte à ce qui se passe non loin des champs de vignes ou de maïs, via internet et les bus locaux rapprochant de la vie citadine. (En France, dans certaines régions bien ancrées dans un mode rural (je ne citerai aucun exemple pour ne fâcher personne), je ne suis pas sûre que les paysages et les fonctionnements soient très différents d’ici dans les villages, à quelques kilomètres de Comrat…)

Ce qui peut étonner une grande partie des gens en Moldavie, lorsqu’ils s’intéressent à vous, est de savoir si nous sommes mariés ou non. Particulièrement pour les filles. En France, à mon âge, une bonne partie de ma génération commence à être sérieusement en couple, à avoir des enfants et à se marier. Mais nous ne sommes encore loin d’être marginal(es)aux, si ce n’est pas le cas.
En Moldavie, les jeunes se marient en moyenne vers 21 ans je pense et les enfants, ne tardent évidemment pas.
Imaginez donc la réaction des gens lorsque j’annonce mon âge et ma situation ! On me dit avec insistance et parfois gravité, que je vais trouver « муж » ([mouj] = mari) à mon annuaire (gauche, étant orthodoxes), rapidement en Moldavie, pour y fonder ma famille ! Je préfère alors souvent omettre de donner mon âge, les gens imaginant ici le plus souvent que j’ai entre 20 et 24 ans. Je sauve ainsi un peu les meubles mobiles de ma vie ambulante actuelle !
Sublime "machina" de la même époque que mon nouveau (sublime) manteau d'hier
(ci-dessous!)

Est-ce que la population est en générale plus chaleureuse ou accueillante qu’ailleurs ou qu’en France par exemple ? Je dirai que tous les gens que j’ai pu rencontrer jusqu’à présent ont toujours été effectivement d’une grande gentillesse. Les hommes (et certaines femmes également) peuvent parfois paraître sur la défensive et savent dissuader d’une quelconque envie de tentative d’approche, mais ce n’est qu’apparence. Les étrangers vivant ici, m’en avaient fait le même portrait et m’avaient averti, pour que je n’en sois pas déstabilisée. Je ne sais pas si c’est d’avoir été prévenue ou car il faut être particulièrement hostile pour me décourager, mais au final, je trouve que cette attitude n’est pas non plus exacerbée. Il est assez aisé de rentrer en communication sans se faire agresser ! Évidemment il est facile d’un autre côté de tempérer cette description dont on pourrait être tenté d’en donner une image idyllique, en mentionnant que l’étranger peut être vécu comme une présence fastidieuse (lorsque l’on ne connaît pas la langue) et inutile et pour qui le moindre effort n’est pas nécessaire. C’est donc le genre de situation que l’on retrouve partout…
Parmi les familles que nous visitons ou dont nous voyons les enfants dans les centres, certaines sont vraiment extras, nous reçoivent avec la pause thé, café et gâteaux ou nous convient à leur table pour déjeuner. Ce sont de chouettes moments où nous pouvons échanger, avec le peu de russe que j’arrive à parler maintenant (très limité évidemment), les trois mots d’espagnol ou quelques expressions en anglais de leur côté ! Je suis également avec une co-volontaire/colocataire turque, qui peut parler et comprendre aisément le gagaouze (les deux langues sont semble-t-il, quasiment similaires en terme de vocabulaire, mais pas au niveau de leur syntaxe). Ce qui fait que lorsque je travaille en binôme avec elle, je n’ai qu’à suivre la traduction qu’elle me fait de ses conversations. C’est un peu frustrant, mais c’est un moindre mal !

Y’a-t-il une façon gagaouze ou moldave de travailler ? Hum, je ne saurai dire. On m’avait averti au début, qu’il était plutôt difficile d’obtenir des résultats rapidement, quant à la mise en place de projets par exemple. J’ai pu le percevoir à mon arrivée, mais il était encore compliqué pour moi de distinguer ce qui émanait de mon imprégnation des lieux, du mode de fonctionnement, etc. ou bien d’une réelle différence de prise en compte des choses.
À présent il me semble simplement que les démarches officielles n’étant pas aussi complexes et bureaucratiques que chez nous, cela passe par les bonnes (ou moins bonnes) volontés … (Finalement  en France nous sommes donc dans la même veine ; il faut souvent passer par des chemins tortueux et nerveusement éprouvant pour obtenir… rien ou pas vraiment ce dont nous avions besoin… non ?)
N’ayant pas encore mis en place de grand projet, je ne me suis pas directement confrontée à cela. Il a été récemment mis à disposition d’un centre, de la part de la ville de Comrat (beaucoup beaucoup d’actions politiques…), un mini bus pour pouvoir amener les enfants à l’extérieur de la ville. Nous voulions organiser une sortie, qui nous a été refusée pour des soucis de papiers- le bus provenant d’Allemagne, il nécessitait certainement des autorisations et autres équivalences légales. Après avoir « crié » à l’improbabilité de la situation qui semblait-il, devait durer encore quelques mois, les choses ont pu être arrangées rapidement. Comme quoi, tout est possible !

C’est ici que je vous laisse sur ces dernières impressions, pour pouvoir vous les faire partager dès maintenant.
J’espère pouvoir vous en raconter encore davantage d’ici quelques temps !
Ça laisse pantois, surtout à 7,50€


À bientôt du front de la Gagaouzie, qui sans laisser nos corps transits de froid, commence à nous donner une très légère impression de ce qui nous attend d’ici à quelques semaines… (Heureusement le marché de seconde main nous permet de nous rhabiller à peu de frais [D’où la photo].. !)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire